Le centre-ville d’Ivry-sur-Seine a été construit par les deux architectes Jean Renaudie et René Gailhoustet entre 1968 et 1988. Ce complexe urbain est caractérisé par le plan d’étoile, conçu par Jean Renaudie qui s’appuie sur la charte d’Athènes et la théorie des CIAM (Congrès Internationaux de l’Architecture Moderne) datées depuis 1933. L’architecte a élaboré ce concept de plan d’étoile avec beaucoup de volonté d’innover l’espace urbain : d’une part, il soutient les quatre fonctions élémentaires de la Charte d’Athènes, c’est-à-dire habiter, travailler, circuler, cultiver le corps et l’esprit ; d’autre part, il rompt avec l’architecture corbusienne, jugeant celle-ci excessivement structuraliste, fonctionaliste et non adaptable à la réalité urbaine. En s’inspirant du marxisme althussien, Renaudie tente de construire un aménagement urbain favorisant la vie commune des habitants, dans l’espoir de satisfaire les exigences de ces derniers. Ceux-ci accusent les immeubles de logements pendant les années 1960, ils les considèrent comme un lieu de stockage dans lesquels il n’existe pas de possibilité d’aménager son espace privé en fonction de ses envies et ses désirs et ne permet pas de varier l’espace d’habitat. Jean Renaudie décide alors de détourner l’architecture structuraliste et géométrique, en travaillant sur la diagonale et le triangle à la place de l’angle droit et le rectangle. À partir de la répitition et la combinaison des formes géométriques, de nouvelles configurations architecturales sont nées, marquées par leur hétérogénéité et une espression plastique plutôt brutaliste. En outre, cette prise de décision audacieuse donne pour résultat des immeubles en pic avec des espaces superposés sur plusieurs étages. L’architecture piquettée conçue par Jean Renaudie est donc destinée à répondre à la diversité humaine et sociale pour s’adapter aux besoins de chacun.
Par ailleurs, Jean Renaudie fait l’appel à René Gailhoustet, une des rares femmes architectes de sa génération, pour compléter l’utopie du bien-être collectif. Cette dernière est réputée pour ses réalisations caractérisées comme une macrostructure intégrée dans l’espace urbain : les éléments essentiels comme les commerces, les équipements, les bureaux, les habitations et les espaces publics y sont judicieusement réunis. Les deux architectes cherchent en effet, dans le projet de rénovation du centre-ville d’Ivry, à mettre en avant l’échange, favoriser les contacts plus faciles et le cheminement inattendu. Non seulement ils tentent de proposer une architecture se démarquant de leur prédécesseurs, mais ils ont aussi l’ambition de mettre en place un milieu continu qui soit habitable. Les traversées qui relient les différents bâtiments du quartier reflètent bien cette volonté utopique. De nombreux escaliers ont été construits dans les immeubles, le centre commercial Jeanne Hachette en possède la plus grande partie. L’endroit est sectionné en plusieurs parties par des couloirs, des escaliers et ces circulations piétonnes sont, pour Renaudie une richesse de la rénovation urbaine, malheureusement aujourd’hui un élément délaissé. Les habitants n’empruntent pas forcément tous les passages existants, alors que l’intention initiale était d’encourager les habitants de pratiquer la ville à sa manière. De plus, l’architecture des bâtiments construits est fort marquée par son expression brutaliste et piquettée, renforcée par le béton ce qui ne constitue pas vraiment un engouement pour la population. Jean Renaudie a également conçu la place Voltaire, de l’autre côté de l’emplacement du centre commercial Jeanne Hachette, comme un synthèse de complexe. Il s’agit d’un endroit ouvert où l’espace public et l’espace privé se rencontrent. Le fait que les balcons des appartements sont majoritairement orientés vers la place font que les habitants ont un regard totalement ouvert sur le site. Autrement dit, ces habitants bénéficent d’un voyeurisme de la place Voltaire, ils peuvent observer la vie à l’extérieur tout en restant dans leur espace privé. Les terrasses créés de ces balcons sont aussi preuve de la volonté d’encourager les Ivryens à planter des jardins dans leur propre appartement. Jean Renaudie souhaite, à travers la conception de logement, inviter les Ivryens à inventer leur propre sens de la vie.
On peut trouver par ailleurs la même architecture conçue par l’architecte Jean Renaudie, notamment dans le sud de la France, à Givors. Baptisé « Cité des Étoiles », ce nouveau quartier construit par Jean Renaudie ressemble à celui d’Ivry-sur-Seine : regroupement des logements sociaux, des commerces et des regroupements publics, et également une restitution des villes traditionnelles grâce à une combinaison des formes triangulaires. Ce détail fait de l’architecture de Jean Renaudie sa singularité.
Toutefois, si les logements semblent satisfaire les habitants à Ivry-sur-Seine, les espaces publics au sein du complexe enthousiasment peu de monde. Les deux endroits principaux que sont le centre commercial Jean Hachette et la place Voltaire ne reçoient pas aujourd’hui ce que les initiateurs auraient souhaité au début du projet : les habitants se servent maintenant de ces milieux comme un simpe passage, sans souci de s’arrêter pour se profiter de la vue ou de la ville elle-même. Alors que Jean Renaudie, au moment où il a été choisi comme chef de projet de rénovation à Ivry-sur-Seine en 1960, se croit convaincu du développement de son concept complexité, qu’il entend par : « C’est le signe de l’évolution, une ville est le résultat d’une combinaison d’évènements qui s’imbriquent les uns avec les autres donc de plus en plus d’organisations complexes » (dans un documentaire réalisé par Hubert Knapp en 1979, « Les étoiles de Renaudie 1979 architecture innovante à Ivry et Givors »). L’architecte cherche alors à mettre en avant l’espace public : en particulier la diversité de circulation piétonne au centre-ville qui joue un rôle primordial dans la favorisation de l’accès aux espaces publics. Le centre commecial Jean Hachette et la place Voltaire sont en effet l’exemple de l’espace public fortement caractérisé par les traversées. Bien que ces endroits portent en eux une grande volonté de faire participer le plus de fonctions possibles (économique, culturelle et sociale, ce qui veut dire en outre le plus d’échanges possibles), ils sont devenus aujourd’hui un espace de traversée permanente. Comme le philosophe allemand Jürgen Habermas a pu constater, l’auteur de L’espace public. Archéologie de la publicité bourgeoise, l’espace public est en déclin. Il s’agit en effet de la dématérialisation de l’espace public, et que la sphère public ne se manifeste plus dans les espaces publics de nos jours. La place Voltaire reflète véritablement ce déclin : aucun échange ou interaction, ni institutions publiques où les activités démocratiques puissent exercer. Certes, l’espace public que constitue la place Voltaire est créé pour répondre à l’augmentation de la population ivryenne, mais cet élargissement du public n’a pas vraiment porté attention à cet espace, d’où, la valeur-usage de l’espace public semble tombé dans l’oubli.
Observation “ ”
Depuis la gare RER, l'église est cachée par le pont au-dessus de la rue reliant les bâtiments du côté de la place Voltaire et du Centre Commercial Jeanne Hachette.
Ce que l’on peut en déduire, c’est une volonté forte de la part de la mairie de masquer les traces du passé pour faire de ce lieu une ville nouvelle et contemporaine.
Puisqu’en effet, avec la présence de ce pont, c’est la vision de la ville qui est totalement changée, les constructions passées ne sont en quelque sorte pas souhaitées dans ce paysage urbain au-delà même du désir d’offrir à tous les résidents une expérience d’habitation unique.
Puisqu’au final, il aurait été facile de se passer du pont qui n’est qu’un prolongement du centre Commercial Jeanne Hachette.
Observation “ ”
Impossible de deviner à quoi correspond ce petit cagibi.
C’est en demandant à un homme d’environ 40 ans qui commence à descendre avec son chariot de courses à la main que nous sommes renseignés : « Il s’agit de l’accès au parking ! », nous dit-il.
Il s’ensuit aussitôt un étonnement de notre part. On trouve le choix de proposer une entrée de parking au milieu d’un des chemins menant à la place particulièrement étrange et aucun sigle ne permet d’indiquer la fonction de ce dispositif.
Puis, nous en venons à une autre conclusion amusante : depuis les années 70, au fur et à mesure de la destruction et du déblaiement des anciens faubourgs d’Ivry, ce lieu a peu à peu servi de parking.
A l’heure actuelle, ce parking perdure, il est cependant caché de tous.
Observation “ ”
Quel que soit l’heure du jour ou de la nuit, les différents volets des associations et des commerces sur la place sont fermés.
Ce qui à la base a pour mission d’apporter de la vie dans une commune se retrouve ici indisponible. L’animation qu’aurait dû faire preuve la place Voltaire pour attirer des habitants est de ce fait absente.
C’est dans des commerces ou dans des associations, c’est-à-dire dans un cadre donné, que des rencontres sont possibles. Cette place, servant de lieu de passage ne permet qu’une interaction extrêmement faible entre les habitants.
Observation “ ”
La place Voltaire possède une symbolique très spéciale.
Vue du ciel, on distingue parfaitement des octogones concentriques.
De plus, celle-ci n’est pas plate, elle est légèrement surélevée en son centre.
Depuis le centre, notre œil ne semble pas discerner de différences entre les octogones concentriques mais il y en a. Plus on s’éloigne du centre, plus ceux-ci ont une largeur importante jusqu’à former comme une onde radio symbolisant une propagation.
Nous pensons sincèrement qu’il a été fait le choix d’utiliser des octogones pour être dans une continuité avec les appartements en triangles. Il est assez aisé de voir le schéma des bâtiments se prolonger dans la place. Si on maintient le tracé des arrêtes, celles-ci peuvent correspondre aux octogones et symbolise ainsi le prolongement de la sphère privée au sein de cette place publique.
Observation “ ”
Quelle est la relation qu’entretient cette place avec la médiathèque ?
La relation que possèdent la place et la médiathèque est assez pauvre puisque l’entrée se trouve côté rue. Le placement de l’entrée se discute puisqu’il existe des cas ou l’entrée d’une médiathèque se fait sur une place, comme par exemple celle de Saint-Quentin-en-Yvelines construite en 1992.
La médiathèque en elle-même est très bien entretenue, l’intérieur est clair, bien aménagé et propre. De nombreuses personnes s’y trouvent aux heures d’ouvertures et la vie y est très présente.
Témoignage “ ”
Les témoignages que nous avons rassemblés sur la place nous faisait par du sentiment de sécurité qu’ils éprouvent dans ce lieu, grâce à une bonne visibilité.
Ce qu’ils n’éprouvent pas lors de leur passage dans la promenade Liégat. Ils regrettent également la présence de SDF.
Observation “ ”
Les fenêtres des habitants et leurs terrasses possèdent une vue directe sur la place Voltaire. Une liaison entre leur sphère privée et leur lieu public.
Il n’est pas rare de voir les enfants jouer sur la place. Les enfants parviennent toujours à trouver comment s’amuser.
Le damier, par exemple, se retrouve modifié. Des enfants jouent à chat, un jeu de poursuite qui se pratique dans les cours de récréation. Un enfant, qui est appelé « le chat », prend place sur la surface du damier. D’autres enfants « les souris » tentent de parcourir le damier sans se faire attraper par « le chat ».
Une autre fois, une enfant et sa mère se sont amusées à jouer à « un, deux, trois soleil » entre deux lampadaires. Elles auraient pu le faire dans un parc, mais elles ont choisi de le faire sur la place Voltaire puisque cette place en donne la possibilité à partir du moment où on a de l’imagination.
De plus, la place est sécurisante et ceci à plusieurs niveaux :
- de nombreux logements possèdent une vue directe sur la place, autant d’yeux qui permettent de mettre en garde les possibles malfaiteurs
- elle est éloignée de toute circulation automobile et permet d’avoir à la fois un lieu calme au milieu de la ville, mais aussi un lieu sécurisé pour des enfants parfois imprévisibles.
Cependant, à ce titre et en relation avec les jeux auxquels pourraient jouer les enfants, elle possède un défaut principal inhérent à sa conception, elle n’est pas plate et de ce fait, interdit tous les jeux de ballons. Cependant, on peut imaginer que ce choix est assumé et réfléchi.
Observation et recherches “ ”
Afin de gagner davantage d’espace dans ce complexe urbain, Jean Renaudie a revisité le concept du balcon. L’architecte construit une sorte de trame 5m x 5m avec des poteaux qui sont piquetés, ainsi, cette structure de trame permet des superpositions, des portes-à-faux entre différents étages du bâtiment. Les balcons sont en effet configurés en forme de triangle, ce qui marque les pics et oriente cet espace vers l’extérieure, à l’opposition de la forme fermée du balcon traditionnel qui est ancré à l’appartement. La nouvelle configuration donne plus d’ouverture aux immeubles car les balcons piquetés sont répétés de façon hétérogène et intercalée.
Documentaire : Jean Renaudie « Les appartements sont projetés les uns sur les autres, les balcons-jardins ont à favoriser le fait que les logements s’imbriquent les uns avec les autres. Les habitants de ces logements, quand ils sortent sur leur terrasse, peuvent voir beaucoup d’autres logements, d’autres habitants, c’est une autre façon de vivre dans son logement collectif. Dans un immeuble parallépipédique, finalement, pour voir un voisin il faut se pencher par la fenêtre, essayer de voir comme ça, ça devient tout à fait une discrétion, alors que dans l’imbrication, le fait qu’on soit sur le terrasse, qu’on soit dehors, regarder les gens qui sont aussi dehors, ce n’est pas du tout pareil, quoi. Ce sont des contacts plus normaux, plus de facilité. »
Par ailleurs, cette structure innovante fait que les balcons fonctionnent plutôt comme des balcons-terrasses : on y trouve les possibilités de se reposer, disposer des tables et chaises pour des profiter de l’extérieur, ou même planter un petit jardin. Jean Renaudie a su très tôt, depuis les années 1960, l’aspiration des français à posséder un petit jardin dans leur propre appartement. Les balcons-terrasses présentent donc une solution architecturale au service de la communauté, comme la population augmente de plus en plus alors que l’aire urbaine accroît beaucoup moins vite.
Documentaire : René Gailhoustet « C’est intéressant le balcon-terrasse, parce qu’on peut apprendre, apprendre à regarder son logement, à planter son petit jardin. Il y a des saisons, alors qu’on voit défiler les saisons. C’est intéressant de voir quelque chose qui évolue en pleine ville, comme il n’y a pas beaucoup de vert à Ivry. C’est comme…trouver un sens à vivre. »
Observation “ ”
Axée à la voie principale de circulation d’Ivry-sur-Seine, l’avenue George Gosnat, la place Voltaire est aussi liée à d’autres lieux culturels qui sont situés dans la même avenue. On peut retrouver le cinéma Luxy et le centre d’art contemporain CREDAC. Une médiathèque est certes présente à la place Voltaire, mais l’entrée se trouve dans l’avenue Danielle Casanova et non sur la place. De l’autre côté de la place, vers la promenade Liégat et le parc Maurice Thorez, on peut trouver plusieurs bars et bistrots, dans lesquels des évènements musicaux se déroulent et où la convivialité entre les habitants est bien plus présente.
Malgré sa superficie relativement importante, la place Voltaire ne connaît guère une forte concentration d’activités culturelles, contrairement aux attentes du projet de rénovation pendant les années 1980.
Observation et témoignages“ ”
Ils ne se remarquent pas puisqu’ils sont excentrés. Lorsqu’une nouvelle personne découvre la place et qu’elle la quitte, il est intéressant de noter qu’à la question : « Est-ce qu’il y avait des bancs sur la place », la réponse qui revient n’est pas « non », mais « je ne sais pas ».
Les témoignages des habitants du quartier nous informent cependant que pendant l’été, ceux-ci sont squatté par des jeunes de 15 à 25 ans.
Tandis que lors de nos observations, nous avons constaté un désintérêt total de ces dispositifs car personne n’est venu s’y asseoir, préférant les rebords des fenêtres ou s’adosser aux pots de fleurs.
En conclusion, nous pouvons considérer ces bancs comme invisible.
Un nouveau visiteur ne les voit pas et les habitants ne s’y intéressent pas.
Observation “ ”
Développé par l’architecte Jean Renaudie, le centre commercial est conçu comme un îlot en plein centre-ville, avec des passages en creux (une multitude d’escaliers, de terrasses publics, de pentes) qui favorisent la continuité urbaine. Il s’agit d’une construction tout à fait ouverte, composée de 2 étages et surtout marquée par une absence d’appellation (un dispositif qui indique le nom du centre commercial). Les passages en creux servent non seulement comme un élément de décoration de cette structure mais également un moyen de libération de l’espace. De plus, Jeanne Hachette est située à côté des transports publics (le métro 7 ‘Mairie d’Ivry’, les bus 125, 132, 323), ce qui affirme que la continuité urbaine n’est pas seulement définie par les voieries ou les trottoirs, mais aussi à l’intérieur des bâtiments. Cependant, cette volonté d’ouvrir et de varier l’espace public ne fonctionne pas sur le plan commercial, d’autre part, elle rend l’endroit labyrinthique, voire même désoriente le sens de circulation piétonne.
Témoignage “ ”
Elle habite à Ivry depuis 1990 et n’habite pas loin de la place Voltaire.
Elle passe souvent par ici, mais principalement pour aller à la Médiathèque par ailleurs, c’est à la Médiathèque qu’elle donne rendez-vous à ses amis.
L’architecture de la place n’a pas changé, ça a toujours été gris. Elle décrit l’ambiance comme terne et sans vie sur la place Voltaire. Les volets au rez-de chaussé sont toujours fermé et les bâtiments refroidissent. Elle ne ressent pas de sensation de bien-être d’être ici et nous lance même la question : « Est-ce que vous inviteriez votre petite amie ici ? ».
Le café sur la place Voltaire n’est pas mauvais mais est délaissé par les habitants sans réelle raison d’après elle, peut-être à cause de l’architecture.
Elle n’a pas peur de traverser la nuit mais ne s’y arrête jamais.
Elle ne s’intéresse pas à l’architecture du lieu et définit la place Voltaire comme un lieu « utile » qu’elle perçoit comme une rue.
Elle n’utilise pas les bancs car l’été des jeunes les squattent du matin au soir.
Elle dénonce la construction du pont au-dessus de la rue qui cache la vision de l’église. D’après elle, la direction communiste de la ville, cherche à détruire l’ancien comme cela a été le cas pour le moulin d’Ivry qui a réussi à être sauvé à temps.
Elle voit ces constructions comme une utopie communiste qui a échoué.
Il y a 3 zones principales à Ivry : une frange artiste (très représenté), une bourgeoise et une en difficulté, démontrant une forte mixité sociale.
La place Voltaire a comme fait fuir la vie, elle s’est déplacée :
C’est d’après elle ce genre de lieu qui manque à la place Voltaire, un lieu qui génère la rencontre entre les habitants des quartiers.
Témoignage “ ”
L’un d’eux habite à 5 minutes de la place Voltaire. Ils y passent tous les jours pour aller à l’école.
Ils n’ont pas peur le soir en passant par ici, car c’est une place où la visibilité est très bonne.
Contrairement au chemin des Maronniers, où séjournent d’après leur témoignage des SDF rendant le lieu inquiétant la nuit.
Ils se souviennent d’une exposition temporaire qui s’est passé il y a un moment sur la face ouest de la place.
Ils ne s’intéressent pas à l’architecture de la place et des bâtiments alentour.
Ils ne se donnent pas rendez-vous sur la place car ils préfèrent se retrouver à l’arrêt de bus ou au métro, c’est plus pratique.
Témoignage “ ”
En interrogeant le gérant du petit café « BNB » proche du site, nous avons recueilli ses impressions sur la place :
- Pas ou peu d’activités depuis longtemps (autant qu’il se souvienne)
- Pas d’interaction entre les habitants du quartier
- Personne sur la place pendant les vacances
Constats :
Tous les activités d’Ivry se passent autour de la place.
Ce petit café attire plus de monde et propose plus d’activités : Il y a en conséquence plus de vie et plus d’interaction entre les individus.
Ces interactions se parlent dans un cadre prédéfini : le café, ce qui n’aurait pas été possible sur la place Voltaire car c’est un endroit où tout le monde passe sans s’arrêter.
Observation “ ”
Marquées par la forme particulière, sa structure est en fait inspirée de Le Corbusier. Sur les façades des bâtiments se dessinent des longues lignes droites, des fenêtres en rectangle cadrées en blanc sont disposées tout au long de ces lignes et au bout des pics, les fenêtres sont une combinaison de plusieurs formes (triangle, rectangle et carré). Cette combinaison polymorphe évoque en effet les couloirs ouverts de Le Corbusier (exemple de la villa Savoye, à Cergy).
Observation “ ”
Les riverains vont directement aux trajets les plus courts, certains en passant sous les préaux, d’autres en les évitant. S’ils vont au centre de la place, c’est parce qu’il s’agit du trajet le plus direct pour ces personnes.
Il existe malgré tout des exceptions, ceux qui ne pratiquent pas ces trajets directs sont tous occupés, à discuter ou à s’amuser par exemple.
Malgré tout, des petits groupes de 2 à 6 personnes se forment ponctuellement pendant 10 à 15 minutes avant qu’ils ne se décident à aller à un autre endroit.
Témoignage “ ”